Newsletter 2021-12

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richebonne

COURSE AU LARGE

Paprec Arkéa, un troisième Imoca de nouvelle génération pour Multiplast

 

Après Boris Herrmann et Maxime Sorel, un troisième skipper de la classe Imoca a confié la construction de son bateau à Multiplast. Il s’agit de Yoann Richomme dont le futur Paprec Arkéa, conçu par un collectif d’architectes composé d’Antoine Koch et du cabinet Finot-Conq, sera mis à l’eau début 2023.

 

 

Premier Vendée Globe en vue pour Yoann Richomme ! Le double vainqueur de la Solitaire du Figaro a été choisi par Paprec et Arkéa pour courir sous leurs couleurs l’édition 2024 de la course autour du monde en solitaire, une deuxième campagne de suite pour les deux partenaires. Qui ont décidé de lui confier la barre d’un nouvel Imoca, dont la conception est assurée par Antoine Koch, en collaboration avec le cabinet Finot-Conq.

"Nous nous sommes greffés sur un projet en cours de gestation, celui de Thomas Ruyant, l’idée étant de ne pas partir de zéro, explique le skipper. Ce groupement d’architectes permet une bonne complémentarité. Chacun apporte une part intéressante du gâteau architectural. Beaucoup de moyens sont mis sur la recherche, notamment avec des outils de calculs de comportement dans les vagues, ainsi qu’un simulateur de navigation exceptionnel."

Des outils jugés particulièrement importants par Romain Ménard, directeur général de Team Spirit Racing, la nouvelle écurie de course au large lancée à l’occasion par Paprec et Arkéa : "Nous avons réalisé sur le dernier Vendée Globe que les bateaux n’étaient pas exploités à 100 %. Il faut que les Imoca redeviennent maniables pour les skippers solitaires."

"Yoann est un skipper
en phase ascendante"

Pour la construction, Team Spirit Racing a choisi le chantier Multiplast, dont ce sera donc le troisième Imoca de nouvelle génération, après le futur bateau de Boris Herrmann (en cours de construction) et celui de Maxime Sorel, dont la coque et le pont ont été livrés récemment à MerConcept. "Multiplast a une excellente réputation dans le milieu de la course au large, commente Yoann Richomme. J’ai toujours été impressionné par la qualité des bateaux qui sortent de ce chantier. C’était l’un de mes rêves de construire chez Multiplast, je suis très heureux que ce projet se concrétise."

 

Le plaisir est partagé par Yann Penfornis, directeur général de Multiplast, qui n’est pas en terre inconnue sur ce projet : "Nous avions déjà travaillé avec Romain Ménard pour la construction de l’Imoca StMichel-Virbac de Jean-Pierre Dick, il y a beaucoup de respect mutuel entre nous. Romain monte une belle équipe autour de Yoann, qui est un skipper en phase ascendante. Leurs choix architecturaux sont ambitieux, ils explorent d’autres pistes.

 

Question timing, le moule de la coque arrive au chantier juste avant Noël, la construction à proprement parler débutera en janvier 2022 et durera un an. Romain Ménard se réjouit "de lancer la construction assez tôt pour ne pas avoir de regrets au départ du Vendée Globe", Yann Penfornis ajoutant : "Quinze mois entre les plans de forme et la sortie du bateau, c’est parfait !".

 

L’équipe Paprec Arkea s’est déjà étoffée avec l’arrivée de deux ingénieurs expérimentés : Gautier Levisse, responsable du bureau d'études (en provenance du Team Banque Populaire), et Simon Troël, responsable technique. "D’autres personnes vont nous rejoindre progressivement d’ici à la mise à l’eau. Il y a beaucoup d’activité dans le secteur de la course au large et c’est un vrai challenge de recruter les meilleurs", note Yoann Richomme. "D’ici un mois, nous aurons quatre personnes à temps plein pour la conception et le suivi de construction. Au total, tous domaines confondus, l’équipe sera constituée d’une quinzaine de personnes", précise Romain Ménard. Du côté de Multiplast, c’est Corentin Lognoné qui est en charge du projet au bureau d’études, avec Jean-Jacques Porrot à ses côtés, tandis que Pierre-Yves Bourdais dirigera l’équipe de construction.

 

solid sail chanter de l atlantique

© B. Biger / Chantiers de l’Atlantique

INDUSTRIE

Nicolas Abiven : "Nous espérons voir naviguer les premiers paquebots à voiles en 2023"

Le projet Aeoldrive/SolidSail a franchi une nouvelle étape cet automne avec le lancement de la construction de la deuxième partie du gréement à balestron (Aeoldrive) et des voiles en panneaux composites (SolidSail) du démonstrateur installé à Saint-Nazaire. Multiplast est doublement impliqué, puisque le chantier fabrique les voiles et une partie du tube de mât. Le point avec Nicolas Abiven, ingénieur en charge du projet pour les Chantiers de l’Atlantique.

Pouvez-vous nous rappeler comment est né ce projet Aeoldrive/SolidSail ?

L’envie des Chantiers de l’Atlantique de construire des navires qui utilisent le vent pour la propulsion afin de réduire la consommation de gasoil remonte à un peu plus de dix ans. Elle s’est d’abord traduite sous forme de recherche et développement, avec des études qui ont vite montré que les voiles souples n’étaient pas adaptées aux grandes surfaces d’un point de vue opérationnel et en termes de longévité. Les ingénieurs ont alors réfléchi à des voiles sous forme de panneaux indépendants les uns des autres, reliés par des charnières. Le principe a été validé à l’été 2016, les Chantiers m’ont alors appelé pour que je m’occupe de mettre en œuvre concrètement la solution. On a commencé en septembre de cette année-là avec une toute petite voile sur un J80, puis l’année suivante sur une voile de 130 m2 à bord de l’Imoca de Jean Le Cam. Les tests ont été concluants, si bien qu’on l’a montée sur le bateau de croisière Le Ponant toute une saison, jusqu’en octobre 2019. En parallèle, on a fabriqué un prototype de SolidSail de 50 m2 avec un gréement à balestron, installé sur le port de Pornichet, que nous testons depuis deux ans et dont nous sommes très contents.

 

D’où la décision de passer à l’échelle 1 ?


Tout à fait. Fin 2019, nous avons lancé la construction de la première partie du gréement à balestron et des voiles destinés à être utilisés sur les premiers bateaux de croisière, le tout a été installé l’été dernier sur le site des Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Nous sommes désormais en train de fabriquer le complément de mât et de voiles : 1 500 m2 en tout, 1 100 pour la grand-voile, 400 pour le foc. Si bien que nous aurons le premier gréement complet de 70 mètres dressé sur le port de Saint-Nazaire en septembre 2022. En parallèle, nous discutons avec des armateurs pour commercialiser nos paquebots à voiles (baptisés Silenseas), nous espérons que les premiers seront signés au premier trimestre 2022 et qu’ils navigueront à l’été 2025.

 

"Nous avions à cœur que ce nouveau marché

puisse être occupé par les industriels locaux"


Pour fabriquer le mât, vous avez fait appel à plusieurs entreprises issues notamment du monde de la course au large (Multiplast, CDK Technologies, Lorima, Avel Robotics, SMM), Multiplast étant chargé des voiles, pourquoi ? C’est votre passé de coureur au large (*) ?


Nous nous sommes dit que pour tout ce qui était au-dessus du vît-de-mulet, le savoir-faire venait des entreprises qui font de la plaisance et de la course. Elles présentent également l’avantage de savoir gérer le risque technologique en cours de développement. Nous voulions aussi des partenaires proches de nous géographiquement, il y a enfin une démarche volontariste : nous avions à cœur que ce nouveau marché puisse être occupé par les industriels locaux et non pas tomber dans la solution de facilité qui aurait été de faire réaliser tout ça dans des pays à coûts moins élevés. Nous avons donc choisi Multiplast pour la voile, tandis que pour le mât, compte tenu de l’ampleur du projet, nous avons demandé à plusieurs entreprises de s’associer technologiquement. Cela fait deux ans que nous travaillons avec ce consortium, ça se passe extrêmement bien, nous sommes très heureux d’avoir réussi à emmener des partenaires industriels de Bretagne sud sur un projet d’industrie lourde auquel ils n’auraient pas forcément été conviés.

 

Est-ce pour elles un très gros marché potentiel ?

 

Aux Chantiers, nous sommes des gens très prudents : sur notre marché propre qui est de commercialiser des paquebots (75% de notre chiffre d’affaires), nous estimons pouvoir vendre entre 0,5 et 1 paquebot par an en moyenne dans les années à venir. Ce qui ferait deux à trois mâts par an, soit entre 50 et 60 tonnes de carbone à transformer par an... ce qui est déjà monstrueux [l’équivalent de la quantité utilisée pour réaliser 8 Imoca, selon Yann Penfornis, directeur général de Multiplast, NDLR] ! Et si jamais le marché démarre vraiment comme on l’espère, avec des constructeurs de cargos à voiles et de super yachts qui nous achètent la technologie Aeoldrive/SolidSail, on peut vite monter à 10 voire 20 mâts par an en 5-10 ans, et là, on parle de 200 à 400 tonnes de carbone transformées par an !

 

 (*) Nicolas Abiven a remporté la Transat Jacques Vabre 2003 en Imoca avec Jean-Pierre Dick, dont il a été le directeur technique pendant quatre ans


EN BREF

  • TRANSAT JACQUES VABRE. Le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier), construit par Multiplast, a remporté la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre en Ultime devant SVR Lazartigue (François Gabart/Tom Laperche), dont le chantier a fabriqué la coque centrale. Un mois seulement après sa mise à l’eau, Emile Henry-Happyvore (Nicolas d’Estais/Erwan Le Draoulec), le tout nouveau Clak40 fruit de la collaboration entre VPLP Design et Multiplast, a signé une encourageante 13e place, à moins de 9 heures du vainqueur.
  • IMOCA. Mission accomplie pour Multiplast qui a livré en décembre à MerConcept, en charge de la maîtrise d’œuvre générale du projet, la coque, fabriquée dans les moules d’Apivia, puis le pont du futur Imoca V and B-Monbana-Mayenne de Maxime Sorel. Quant à la construction du nouveau Malizia-Yacht Club de Monaco pour Boris Herrmann, elle se poursuit comme prévu : la coque est terminée et commence à recevoir ses cloisons et le pont est en drapage.
  • CLASS30 OD. L’UNCL, le RORC et le Storm Trysail Club, à l’initiative du projet, ont officiellement lancé lors du Nautic de Paris l’ouverture des réservations du futur Class30 One Design (moyennant un dépôt de 2 500 euros). La production de ce monotype de 30 pieds (dessiné par VPLP Design) destiné aux clubs de voile, mais également, à la régate dans une version dédiée, sera orchestrée par Multiplast. Les premiers exemplaires sont attendus à la fin du premier trimestre 2023.
  • GUNBOAT. Multiplast travaille pour le groupe Grand Large Yachting sur la construction du futur Gunboat 80, catamaran de croisière performant conçu par VPLP Design, dont le chantier fabrique actuellement le pont et les cloisons principales du premier exemplaire. La livraison du pont est prévue à l’été 2022, un deuxième bateau a d’ores et déjà été commandé.DÉCORATION. Christian Février et sa compagne Annie Fyot étaient à l’honneur le 21 novembre au chantier Multiplast où le couple de photographes de mer et de bateaux a reçu des mains du contre-amiral François Bellec la médaille de Chevalier de l’Ordre du Mérite Maritime.

  • DÉCORATION. Christian Février et sa compagne Annie Fyot étaient à l’honneur le 21 novembre au chantier Multiplast où le couple de photographes de mer et de bateaux a reçu des mains du contre-amiral François Bellec la médaille de Chevalier de l’Ordre du Mérite Maritime.

  • RECRUTEMENT. Multiplast continue à embaucher et recherche actuellement un chef d’équipe (H/F) et des techniciens composites (H/F). Postulez sur notre site ou contactez-nous au 02 97 40 98 44. Et si vous souhaitez découvrir votre futur cadre de travail, c'est ici !

 

 

 

  recrutement multiplast

  © DR

 

RECRUTEMENT

Multiplast renforce son bureau d'études

Confronté à une hausse de son activité, notamment dans le domaine aérospatial, Multiplast a récemment embauché une ingénieure et un technicien méthodiste pour travailler en particulier sur l’ambitieux projet de dirigeable Flying Whales. Présentations.


Dans la dernière newsletter de Multiplast, Dominique Dubois racontait comment le Groupe Carboman qu’il préside accélérait son développement dans le domaine aérospatial, avec des projets d’envergure, dont Flying Whales, ballon dirigeable géant, sur lequel Multiplast a été missionné pour réaliser les études des quatre empennages arrière de plus de 20 mètres d’envergure chacun.


Afin de répondre à la demande du client, le bureau d’études s’est renforcé avec l’arrivée en novembre de Maeg Lehoux et Elmis Yacin, qui travaillent ensemble sur le projet, la première en tant que chargée d’affaires, le second en qualité de technicien de Bureau d'Études. L’une comme l’autre n’arrivent pas en terrain inconnu : la première, Vannetaise d’origine âgée de 40 ans, avait déjà fait un passage par Multiplast à l’occasion d’un stage d’études d’ingénieur. Le second, Nantais de 29 ans, travaillait jusqu’ici pour Airbus et avait à ce titre passé quelques semaines dans l’entreprise pour participer à l’assemblage du fuselage de l’avion électrique Alice.


"Cette collaboration m’a permis de me rapprocher des équipes de Multiplast, de découvrir leur mode de fonctionnement et d’apprécier la multiplicité des projets. Je me suis décidé à envoyer mon CV, ils m’ont appelé durant l’été et j’ai été embauché le mois dernier. Le fait de passer d’une grosse structure à une PME m’a bien motivé, c’est l’occasion de prendre plus de responsabilités, de montrer ce que je sais faire", raconte celui qui est titulaire d’une licence en matériaux composites.

"On part d’une feuille blanche,

c’est vraiment très intéressant"

Maeg Lehoux, après huit ans dans un organisme de certification de bateaux de plaisance à La Rochelle puis six chez GSea Design, a quant à elle accepté la proposition cet automne de Yann Penfornis d’intégrer le bureau d’études. L’occasion pour elle de s’ouvrir à d’autres façons de travailler : "Dans mes postes précédents, j’ai toujours été dans des bureaux, jamais proche de la production. Là, le côté concret et le contact direct avec les opérateurs m’attiraient, c’est enrichissant de réfléchir aussi à la méthode pour fabriquer des pièces."


Une production qui n’est pas encore d’actualité sur le projet Flying Whales, puisque la première phase d’études vient de s’achever, mais le binôme se montre enthousiaste de débuter par un dossier de cette envergure : "Il y a vraiment un travail de conception, on part d’une feuille blanche, c’est vraiment très intéressant" juge Maeg. Elmis ajoute : "Tout est à faire. Même s’il y a un cahier des charges de l’entreprise, avec des étapes à respecter, on a une certaine liberté."


Yann Penfornis : +33 2 97 40 98 44 / +33 6 12 05 86 97

"If your dreams don't scare you, they are not big enough"